Trois constats,

Une urgence.

Ils sont en première ligne — enseignants, animateurs, personnel périscolaire, assistantes maternelles, etc. Mais ils manquent de formation, de repères, de soutien. Ils craignent de mal faire, ou ne savent pas à qui s’adresser.

On parle souvent de prévention, mais rarement avec eux, et encore moins à leur rythme. Les rares actions sont ponctuelles, anxiogènes ou mal calibrées. Les enfants ne savent pas toujours que ce qu’ils vivent n’est pas normal. Et quand ils savent, ils ne savent pas à qui parler.

Dans une même situation, un enfant peut être renvoyé d’un juge à l’autre sans ressource stable et compétente pour le guider et faire respecter ses droits, autre que son avocat. Face à la multiplicité des interlocuteurs et à l’opacité des processus, l’enfant risque de perdre ses repères et ne comprend plus ce qui se décide le concernant.

Les professionnels au contact des enfants sont souvent seuls et mal préparés.

Les enfants eux-mêmes ne sont pas assez sensibilisés pour comprendre, parler, se protéger.

L’intérêt supérieur de l’enfant est mis à mal face à l’éclatement juridictionnel des procédures judiciaires qui le concerne.

Résultat : des signaux ignorés, des enfants non protégés.

Résultat : des enfants dont la souffrance reste muette et les abus se perpétuent dans le silence.

Résultat : une justice pas assez ou mal mobilisée pour répondre à leurs attentes.