Contat n°2 :

Former les professionnels est indispensable, mais intervenir directement auprès des enfants l’est tout autant. C’est aussi une conséquence logique de la reconnaissance de leurs droits.

Lors de ces interventions, il s'agit de transmettre aux enfants des informations adaptées afin qu’ils puissent être actifs dans la prévention des violences qui leurs sont faîtes. Il s'agit de les sensibiliser aux risques de violences dont ils peuvent être victimes et de leur donner les clés pour comprendre ce qui est permis, ce qui ne l’est pas, et comment réagir.

Agir dès le plus jeune âge est essentiel. Comme le rappelle l’OMS : « Plus les interventions ont lieu tôt dans la vie de l’enfant, plus elles sont bénéfiques pour lui ». Néanmoins cette précocité doit s’accompagner d’une régularité des actions pour qu’il puisse recevoir ces informations à chaque étape importante de son développement.

Adapter les stratégies de sensibilisation en fonction de l’âge et du stade de développement de l’enfant n’est pas un simple choix pédagogique, mais une nécessité. C’est la condition pour assurer la pertinence, la compréhension et, finalement, l’efficacité des actions de prévention. Ignorer ces spécificités risque de rendre les messages inadaptés, voire anxiogènes ou contre-productifs.

L’action collective auprès des enfants présente un avantage particulier : elle offre à certains d’entre eux l’opportunité de se confier à des adultes extérieurs et spécialisés. Il est donc crucial que les intervenants sachent adopter immédiatement la bonne attitude et répondre de manière adaptée.

Si les enseignants sont souvent des interlocuteurs privilégiés pour recueillir la parole des enfants, certains élèves préfèrent s’adresser à des professionnels spécialement formés. En effet, la relation de proximité avec un enseignant peut faciliter la confidence, mais elle peut aussi être un frein si l’enfant ne lui accorde pas sa confiance ou, au contraire, éprouve trop de respect pour lui révéler des aspects de sa vie qu’il considère comme honteux.

Programmer plusieurs sessions d’intervention dans l’année scolaire est essentiel pour installer un réel climat de confiance et offrir à chaque enfant la possibilité de s’exprimer lorsqu’il se sent prêt : la récurrence des ateliers renforce la mémorisation des messages, permet d’ajuster les contenus aux préoccupations et situations nouvelles, et donne concrètement aux élèves réservés ou en difficulté une deuxième, voire une troisième chance de témoigner une fois qu’ils ont assimilé les repères de sécurité et développé suffisamment d’assurance pour partager leur vécu.

Des enfants pas assez outillés pour comprendre, parler, se protéger

  • Childhelp “Speak Up Be Safe” (États-Unis)

Ça bouge à l’étranger !

Testé dans 13 écoles auprès de 2 797 enfants et évalué par une étude, ce programme a permis aux élèves d’apprendre à se protéger efficacement, un bénéfice maintenu six mois plus tard .

Sources : Wolfersteig et al. 2019

Déployé en milieu scolaire en Écosse, le programme Violence Is Preventable a significativement accru les révélations d’abus chez les enfants participants, démontrant son efficacité pour encourager les élèves à rompre le silence et à solliciter rapidement une aide appropriée .

Sources : Barron & Topping, 2010

  • “Tweenees - Violence is Preventable ” (Ecosse)

3,6

Un enfant exposé à un programme scolaire de prévention est 3,6 fois plus susceptible de révéler un abus à un adulte de confiance.

Sources : Walsh et al., 2018