Contat n°1 :
Les professionnels en contact quotidien avec les enfants sont souvent les premiers à détecter les violences. Bien que la protection de l’enfance ne constitue pas leur mission principale, leur proximité régulière avec les enfants les place dans une position essentielle pour repérer les situations à risque et permettre aux professionnels spécialisés de la protection de l’enfance d’agir précocement.
Pourtant, malgré cette position essentielle, ces professionnels restent encore aujourd’hui insuffisamment préparés et souvent isolés. Ils éprouvent fréquemment des difficultés à identifier précisément les signes de violences et à en évaluer l’urgence, à réagir de manière adéquate auprès des enfants et de leur entourage, à informer efficacement les autorités compétentes, ainsi qu’à mesurer les conséquences réelles de leurs décisions, que celles-ci consistent à agir ou à s’abstenir, tant pour l’enfant que pour eux-mêmes.
De plus, ce sujet est souvent traité de manière “cloisonnée”, en ne ciblant que telle ou telle profession ou secteur. La liste des professionnels qu’un enfant peut croiser est pourtant longue et diverse : personnels scolaires (enseignants, ATSEM, surveillants, personnels administratifs), personnels d’accueil périscolaire, animateurs (centres de loisirs, colonies de vacances, séjours éducatifs, animateurs périscolaires), assistantes maternelles, personnels de crèche et de halte-garderie, médecins et professions médicales, travailleurs sociaux, éducateurs sportifs ou entraîneurs dans les clubs ou associations sportives, professeurs d’activités culturelles ou artistiques (musique, danse, théâtre, arts plastiques), médiateurs culturels (musées, bibliothèques, structures socio-culturelles), ou encore encadrants associatifs bénévoles, etc.
Il convient de relever que cette réalité perdure malgré une obligation légale clairement établie par l’article L542-1 du Code de l’éducation qui prévoit pour tous les professionnels mentionnés ci-dessus la nécessité d’une formation initiale et continue dans le domaine de la protection de l’enfance, notamment en matière d’infractions sexuelles sur mineurs. Force est cependant de constater que cette obligation reste aujourd’hui encore largement insuffisamment appliquée.
Enfin, concernant les professionnels spécialisés de la protection de l’enfance, constat est fait de leur besoin d’appréhender la diversité des procédures juridiques mobilisables dans l’intérêt de l’enfant. Avec une meilleure compréhension des autres leviers actions possibles, chacun pourrait déployer son expertise là où elle s’avère la plus utile, tout en coordonnant ses actions avec les différents acteurs.
Des professionnels en première ligne, trop souvent démunis.
Conseil de l’EUROPE, CM/Rec(2011)12 :
“Tous les professionnels travaillant avec et pour les enfants devraient être formés à la détection de signes permettant d’identifier les enfants victimes d’abus et de négligences, et à l’utilisation des mécanismes de notification et de compte-rendu correspondants.”
Défenseur des droits, Décision-cadre n°2025-005 relative à la protection de l’enfance, 28 janvier 2025 :
"Recommandation n°25 : renforcer à l’attention des acteurs susceptibles de transmettre des informations préoccupantes, les sessions de formations sur l’enfance en danger."
Rapport « Santiago », commission d'enquête sur les manquements des politiques publiques de protection de l'enfance, 1er avril 2025 :
« La création d’une culture commune sur le repérage des situations de danger et de violences doit passer par une meilleure sensibilisation à ces enjeux auprès de l’ensemble des personnes en contact régulier avec des enfants. »
Entre 150 et 200
C'est une moyenne du nombre d'adultes professionnels qu'un enfant croisera jusqu'à ces 18 ans.
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